Alors que le gouvernement a accordé la réouverture des églises à compter du 30 octobre prochain, l’Archevêque de Libreville a décidé de maintenir toute séance tenante sa décision de rouvrir les églises catholiques sans plus attendre. Un défi insolent envers les autorités du pays et les autorités pontificales.
Au lendemain de l’annonce faite par les autorités gabonaises concernant la réouverture des églises, l’archevêque de Libreville a décidé de maintenir sa décision de rouvrir les églises au plus tôt. Un véritable bras de fer entamé par Mgr Jean Patrick Iba-Bâ non seulement vis-à-vis des autorités gabonaises, mais également de l’autorité pontificale.
« Il s’agit désormais d’une affaire interne au sein de l’Eglise catholique. Manifestement, Mgr Jean Patrick Iba-Bâ ne respecte pas les règles de son institution », a déclaré une source proche du dossier.
Du côté du Vatican, cette affaire est jugée suffisamment grave pour avoir provoqué la saisine du Nonce apostolique. De nombreux échanges ont, en effet, eu lieu entre le Vatican et les autorités gabonaises des dernières heures et le Vatican ne trouve aucune raison à l’empressement de Mgr Iba-Bâ.
Une décision vient d’être prise par les autorités politiques de l’Etat gabonais. Les Eglises, comme les autres lieux de culte, doivent rouvrir dans quelques jours seulement. Pourquoi ne pas patienter ? », s’étonne en le déplore l’un des adjoints du Nonce apostolique.
Au Vatican, l’attitude de l’Archevêque de Libreville est perçue avec d’autant plus de circonspection que l’on garde à l’esprit le fait que, d’une part, ce sont pour des raisons impérieuses de sécurité sanitaire que les Eglises ont été fermées, pas seulement au Gabon mais à travers le monde et que, d’autre part, de nombreux clusters de personnes contaminées au Covid-19 sont nés de rassemblements religieux.
En outre, les autorités pontificales ont bien conscience qu’une levée trop hâtive des restrictions sanitaires pourraient faire repartir brutalement l’épidémie. C’est ce qui s’est passé en France où, après une quasi-disparition les mois précédents, les cas positifs s’élèvent désormais à 30 000 chaque jour.
La France où, pour rappel, le premier regroupement significatif de cas est né d’un rassemblement évangélique près de Mulhouse dans l’est du pays. C’était en février dernier. On connait la suite. Un précédent qui s’est répété ailleurs et qui devrait probablement donner à réfléchir au Gabon.