Dans les jours à venir le Gouvernement va présenter au Parlement trois projets de loi, adoptés en Conseil de Ministres, qui renforcent l’égalité entre les hommes et les femmes notamment en luttant contre les violences et les discriminations faites aux femmes.
L’un des textes introduit le divorce par consentement mutuel. Et l’adultère, commis par l’homme ou la femme, pourra être un motif de séparation pour les deux époux, alors qu’il ne pouvait être invoqué que par l’homme devant le juge jusqu’à maintenant.
Autrefois, la loi imposait à la Femme Gabonaise « l’obéissance » totale à son mari. Les modifications prévues mettent un terme à cela.p
« Il était temps qu’on renforce cette protection des femmes en éliminant de manière progressive les discriminations et les violences dont elles sont victimes », a plaidé Mme Ossouka Raponda.
Trois projets de loi ont donc été adoptés ce mardi 23 en conseil des ministres, l’un portant sur « l’élimination des violences faites aux femmes », les deux autres visant à modifier le code pénal et le code civil, qui consacrent encore la prééminence de l’homme dans le couple faisant de lui l’unique chef de famille.
Ces projets doivent être présentés et votés par l’Assemblée nationale et le Sénat.
« Aujourd’hui, le mari est le chef de famille, la femme doit obéissance au mari et c’est le mari qui a le choix de la résidence » de la famille, explique encore Mme Ossouka Raponda. Les nouveaux projets de loi autorisent la femme à partager avec l’homme le rôle de chef de famille.
Toute violence domestique faite à l’égard d’un des conjoints pourra également être un motif entraînant le divorce. « Il s’agit pour nous de protéger la famille dans son entièreté », explique la Première ministre.
Le projet de modification du code pénal donne le droit d’interrompre volontairement une grossesse. Cependant elle est conditionnée; car selon le PM « Ce n’est pas encore le bon moment de le libéraliser ».
Pour une IVG, l’état de détresse de la femme n’aura plus besoin d’être « grave » et l’exigence de l’avis du médecin pour le constater sera supprimée.
Ces réformes déclenchent déjà de vifs débats sur les réseaux sociaux. En 2020, la dépénalisation de l’homosexualité avait entrainé un vif mouvement de protestation dans une grande partie de l’opinion publique.
Dans un rapport publié récemment par la Banque mondiale « women, business and law 2021 », le Gabon, petit pays d’Afrique centrale, était placé à la 41e place sur 48 pays d’Afrique sub-saharienne en matière de promotion des droits de la femme.