Le Député du 2e siège de la commune d’Oyem, s’est exprimé sur la réforme du code civil, donnant lieu aux débats; qui, pour elle est une avancée significative.
« L’Organisation des Nations Unies (ONU) qui a élaboré dans son agenda 2030 pour le développement du monde en a fait un objectif essentiel.
Ceux qui sont familiers aux objectifs de Développement Durables (ODD) savent que l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes constituent l’objectif 5 de l’agenda 2030.
Sur le plan du droit, la question de l’égalité des sexes est perçue comme une question des droits fondamentaux qui proclame l’égalité de tous les êtres humains.
Par ailleurs, la question est également abordée sous l’angle de développement. Les femmes constituent plus de la moitié de la population mondiale. Elles ont donc un pouvoir, et un potentiel fort dans le développement.
En effet, on ne peut pas parler de développement, si la question d’égalité homme- femme n’est pas réglée.
Le Gabon a quasiment signé toutes les conventions internationales liées à l’égalité homme- femme. Il est également signataire de la Convention de Lutte contre toutes les discriminations faites aux Femmes(CEDEF) sans avoir émis de réserve. Cela signifie que notre pays est invité à mettre en pratique toutes les dispositions et recommandations des différentes conventions.
Donc pour pouvoir avancer sur le statut de la femme il faut légiférer.
Cette réforme qui est proposée aujourd’hui par le gouvernement est une réforme qui a pour objectif d’améliorer de manière significative le statut de la femme, de régler la question de l’égalité homme femme, et de lever dans notre corpus juridique toutes les dispositions qui la discriminent.
Lorsque nous regardons dans notre code civil les dispositions qui existent, à titre d’exemple les dispositions relatives au mariage, nous voyons bien qu’il y avait des dispositions qui discriminent la femme, notamment la disposition relative à la qualification des critères de l’adultère. C’était tout simplement injuste pour la femme.
Nous constatons malheureusement qu’il y a beaucoup d’incompréhensions dans ce projet de réforme.
Il faut savoir que cette réforme vise à l’amélioration du statut de la femme et de ses droits ; il est important de rappeler que l’égalité homme-femme est d’abord une question de droit et de dignité humaine. Lorsque le projet de loi supprime la notion de chef de famille, à mon sens c’est pour harmoniser les rapports entre l’homme et la femme dans le foyer. Il est vrai que la Bible nous enseigne que l’homme est le chef de famille, pour les chrétiens à mon sens la réforme ne changera pas les rapports entre les deux conjoints dans le foyer, l’homme et la femme connaissant leur place.
D’autres dispositions dans ce projet de réforme sont également des avancées, notamment la disposition relative aux critères de qualification identique de l’adultère, ensuite la gestion de l’enfant mineur non émancipé, et le choix du domicile en d’autres.
En réalité, le plus souvent dans la pratique, les époux gèrent conjointement le foyer. Ils prennent les décisions ensemble sans se battre et en toute responsabilité.
La notion de chef de famille, même si nous l’enlevons, la femme connait sa place. Néanmoins si elle veut sortir de son rôle d’épouse, ce sera à ses risques et périls. Le mariage n’est pas un champ de guerre.
Par l’attachement à notre culture et à nos traditions, les époux pourront toujours puiser dans ses valeurs pour la gestion du foyer.
J’aurais souhaité avant l’annonce de la réforme la mise en place de l’observatoire de l’égalité homme-femme afin de solliciter la masse critique nationale pour avis et orientations sur les différents points de la réforme. Cela aurait évité les incompréhensions que nous observons. »