Il y a quelques semaines encore, le Gabon et le Costa Rica proposaient la création d’un nouvel accord mondial, dans une déclaration commune. Ceci intervient dix ans plus tard, à la vue des appels inefficaces pour un prix mondial du carbone ou de l’incapacité à s’entendre sur les règles financières de l’accord de Paris. Aux vues et sues de tous, la déforestation échappe encore à tout contrôle dans de nombreuses régions.
« Si les forêts tropicales du Gabon ne sont pas avant tout un moteur pour le développement du pays et la qualité de vie de ses habitants, quel espoir avons-nous de les maintenir ? Si nous pouvons capter 90 %, plutôt que 9 %, de la valeur économique et des emplois générés par nos forêts en exportant des produits finis plutôt que des grumes brutes, il est probable que nos économistes commencent à intégrer dans leurs modèles la véritable valeur de nos forêts » exolique le Ministre de la Forêt.
« Aujourd’hui, grâce à une bonne gestion de l’environnement, nos forêts absorbent près de 100 millions de tonnes de CO2 par an, en plus de nos émissions totales. Le Gabon ne vise pas le zéro net en 2050 ou 2060 – nous essayons de maintenir et d’augmenter nos absorptions nettes. La tragédie, c’est qu’une tonne de dioxyde de carbone « sale » capturé par un industriel dans une centrale au charbon en Pologne vaut environ 60 euros, alors qu’une tonne pure de CO2 de la forêt tropicale gabonaise, bénéfique aussi pour le climat et la biodiversité, n’a aucune valeur aux yeux de la communauté internationale », renchérit
Pour le Ministre Lee White, il est plus que temps que les Communautés Internationales, reconnaissent la valeur des efforts fournis par le Gabon et les autres pays qui sont dans la même situation que lui, en matière de préservation des forêts et de l’écosystème ; et qu’elles se rallient à la cause : « Combien de temps le Gabon, le Costa Rica et d’autres pays similaires devront-ils faire cavalier seul et trouver leurs propres modèles pour attribuer une valeur à la nature ? Quand le monde va-t-il enfin prendre conscience des avantages des solutions fondées sur la nature pour atténuer les changements climatiques et de la valeur intrinsèque et économique des forêts tropicales pour l’économie mondiale ? Quand va-t-il intégrer le capital naturel dans les stratégies financières mondiales ?
Mon impression est que nous allons dans la bonne direction, mais trop lentement pour que je ne m’inquiète pas terriblement du monde que je vais laisser à mes enfants. »