Avec la mise en place d’un marché mondial du carbone par la communauté internationale, qui est censé réguler les émissions de gaz polluants, l’importance des forêts dans ce processus n’est pas valorisé, tout comme les pays qui, à l’image du Gabon, font des efforts pour les préserver.
En effet, depuis plusieurs années, le Gabon a été l’une des zones les plus stables d’Afrique, sur le plan climatique et politique. Et ceci s’explique par son exceptionnelle biodiversité. Toutefois, l’inquiétant constat du fait qu’il soit entouré de pays très sensibles aux changements climatiques, aux conflits et troubles politiques, et qui, pourraient conduire le Gabon à être la destination par excellence d’afflux massif de réfugiés climatiques pour les prochaines décennies.
« En tant que scientifique ayant passé 35 ans à étudier les forêts tropicales du bassin du Congo, je crains que nous ne soyons confrontés à un avenir qui nous verra perdre ces forêts, libérer 80 milliards de tonnes de CO2 et faire basculer la planète vers un avenir à +5°C », déclare le Professeur Lee White, Ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, de l’Environnement, chargé du Plan climat et du Plan d’affectation des terres, sur une tribune dans le Jeune Afrique.
L’instabilité, les migrations humaines et la perte des services écosystémiques en cas d’intensification de la déforestation alimenteraient une crise continentale débordant sur l’Europe et le Moyen-Orient. Nous franchirions un point de basculement où les catastrophes écologiques et climatiques se produiraient en cascade, hors de tout contrôle, à l’échelle mondiale.
Pour éviter ce scénario, qui n’est probablement qu’à une trentaine d’années devant nous, nous devons comprendre comment nous en sommes arrivés là et mettre résolument en œuvre un plan d’action.