L’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN) et la Direction Générale de la Documentation et de l’Immigration (DGDI) ont conjointement mené une grande mission baptisée « Opération Espadon » qui a eu lieu les 18 et 19 mai 2021. Ces deux entités ont mutualisé leurs moyens et efforts dans la lutte contre la pêche dans les aires protégées et l’immigration clandestine.
Cette mission a conduit à l’interpellation de trente-trois personnes, dont 4 gabonais et 29 ressortissants d’origines béninoise, sénégalaise et ghanéenne embarquées sur neuf pirogues de pêche artisanale, pour avoir pêché dans une zone interdite (parcs marins) ou réglementée (réserves aquatiques). Sur les 29 ressortissants étrangers 14 se retrouvaient en situation irrégulière en termes d’immigration.
Par ailleurs, deux (2) tonnes de poissons ont été saisis. Une collecte de données (espèces, tailles, poids et autres) a été effectuée sur cette importante quantité de poissons avant qu’elle ne soit partagée aux populations par un des Chef des villages de la zone d’Iguela. Celui-ci a par la même occasion salué ce geste, en soulignant à quel point il était difficile pour elles (populations) d’obtenir du poisson quand les pêcheurs illégaux pratiquent une pêche devastatrice.
Au regard de ce qui précède, les Tribunaux de Première Instance de Libreville et Port-Gentil seront saisis, de même que le Tribunal Spécial de Libreville.
A cet effet, les différents procureurs se rendront sur place, afin de constater les opérations conduites par les officiers de police judiciaire, dans un premier temps, puis, de donner des instructions sur la conduite à tenir concernant la poursuite des procédures judiciaires à engager.
La pêche sur les Aires Protégées Aquatiques est interdite en vue de protéger et maintenir les stocks de ressources halieutiques. II est nécessaire de veiller à la pratique d’une pêche responsable, notamment au respect des lois en vigueur en matière de zones de pêches; mais également des différentes dispositions administratives pour exercer l’activité de pêche.
L’objectif de l’administration gabonaise de recadrer et encadrer l’activité de pêche artisanale. Il est donc primordial pour les personnes qui souhaitent exercer cette activité de se conformer au respect des différentes règles et dispositions administratives en vigueur.
Le réseau des Aires Protégées Aquatiques, composé de 9 parcs marins situés aux différentes embouchures du littoral gabonais et 11 réserves aquatiques, a été mis en place en Juin 2017 dans le but de protéger les écosystèmes aquatiques.
Par ailleurs, les sites qui ont été placés sous statut de protection et de gestion par le Ministère des Eaux et Forêts, chargé de la protection des Aires Protégées, demeurent les lieux de reproduction des différentes espèces de poisson; à l’instar des embouchures et des mangroves. Ainsi, il est donc important que ces lieux de reproduction naturels soient surveillées et protéger, afin de permettre aux espèces qui s’y trouvent de se reproduire.
Afin de garantir la sécurité des Aires Protégées Aquatiques, les pêcheurs artisanaux sont informés et sensibilisés sur la localisation des Aires Protégées Aquatiques.
En sus du don de GPS qui avait été fait en 2013 par le Programme Gabon Bleu, les Conservateurs et/ou le Service Géomatique de l’ANPN sensibilisent régulièrement les pêcheurs ; en plus de la récente installation d’une application gratuite et libre d’accès dénommée « Locus Map Pro » dans les smartphones des membred de la communauté des pêcheurs artisanaux des zones de Port-Gentil et Mayumba.
En effet, cette application sert à connaître en temps réel sa situation géographique; par conséquent s’il se retrouve ou non dans les limites d’une aire protégée ou d’une zone interdite à la pratique de la pêche artisanale. Dans quelques jours, cette pratique sera expérimentée dans la communauté des pêcheurs artisanaux de Libreville qui demeure la plus importante sur le territoire national.