Dans le cadre de l’élaboration du nouveau plan d’aide triennal, les négociations sur les exemptions douanières accordées par le Gabon ont débouché sur un accord.
Bien que les difficultés qui avait conduit le Gabon à faire ce choix aient été surmontées; les raisons pour lesquelles ce choix avait été fait, ont été clairement enoncées à l’Institution de Bretton Woods, qui l’a compris.
« Notre objectif était de préserver le pouvoir d’achat des ménages, surtout en période de crise. Si nous avions relevé les droits de douanes sur un certain nombre de produits d’importation, ce sont les consommateurs gabonais, en particulier les plus modestes d’entre eux, qui auraient été impactés », explique un haut fonctionnaire du ministère des Finances qui a participé aux négociations qui ont abouti à la conclusion d’un accord avec le FMI pour les trois prochaines années.
Afin de garantir le retour à l’équilibre des finances publiques, compromis par la crise de la Covid-19, le Gabon a opté pour une autre stratégie. « D’abord, il s’agit de stopper l’évaporation des deniers publics. D’où la lutte contre la corruption, la task force sur la dette intérieure, les recours systématiques en justice contre les arbitrages sollicités par des opérateurs peu scrupuleux ou encore le fichier biométrique des agents de l’Etat… Ces sujets peuvent paraître disparates mais ils répondent tous à une même logique », indique ce haut fonctionnaire qui insiste : « le Gabon ne doit payer que ce qu’il doit, seulement ce qu’il doit ».
« Ensuite », poursuit-il, « il s’agit d’optimiser les dépenses publiques de fonctionnement en évaluant rigoureusement leur efficacité. L’objectif étant de faire mieux avec parfois moins, ce qui est possible compte tenu des gains de productivité importants qu’il y a dans le secteur public. Quant aux dépenses d’investissement, elles peuvent être financées par des moyens innovants comme les PPP qui présentent l’avantage de ne pas creuser notre endettement », souligne le haut fonctionnaire.
« Enfin », selon lui, il y a un « troisième levier » : « la stimulation de la croissance ». « En favorisant l’activité, c’est-à-dire en stimulant la création d’entreprises et la production, on fera mécaniquement monter les recettes fiscales », fait-il observer. « D’où l’importance des réformes à venir », ajoute-t-il.
La problématique a été étudiée sous différents angles, dans le but de permettre aux autorités de rééquilibrer ses comptes publics sans que les sacrifices ne soient ressentis par les populations du Gabon.