Dans un communiqué diffusé ce mercredi 15 septembre, le Ministre de la Défense Nationale informe l’opinion Nationale et internationale du retrait des troupes gabonaises de la Centrafrique. Cette décision prise par l’ONU intervient suite aux allégations d’exploitation et d’abus sexuels causés en Centrafrique par le contingent gabonais.
« Ces dernières semaines, des faits d’une particulière gravité, contraires au Code militaire et à l’honneur des armées, commis par certains éléments des bataillons gabonais n° 6 et n° 7 de la Mission internationale de soutien à la République centrafricaine sous conduite africaine (MINUSCA), ont été rapportés au ministère de la Défense de la République gabonaise », indique le communiqué du ministère diffusé ce mercredi.
« Suite aux nombreux cas d’allégations d’exploitation et d’abus sexuels en cours de traitement, les Nations Unis ont décidé ce jour (mercredi 15 septembre 2021, NDLR) du retrait du contingent gabonais de la MINUSCA », poursuit le communiqué.
Celui-ci ajoute qu’ « en parallèle, une enquête a été ouverte au Gabon au sujet des faits allégués. Si ces faits sont avérés, leurs auteurs seront traduits devant les tribunaux militaires et jugés avec une extrême rigueur. »
« Le Gabon exige de son armée, sur comme en dehors de son territoire, un comportement irréprochable et exemplaire. Ceux qui contreviennent à cette exigence en subissent les conséquences », relève en outre le ministère gabonais de la Défense, qui rappelle que « depuis 25 ans et sans interruption, le Gabon a marqué son attachement à accompagner la République sœur de Centrafrique dans sa quête de paix, de sécurité et de stabilité ».
Conséquence, conclut le ministère dans son communiqué : « en attendant les conclusions de l’enquête, le bataillon gabonais est rappelé ».
Toutefois, on ne sait si le retrait des troupes gabonaises du Centrafrique est motivé par cette unique raison. On peut en effet observer qu’après 25 ans de présence de l’ONU sur le terrain, la situation en RCA ne fait qu’empirer. « C’est un véritable bourbier », a jugé encore récemment un responsable onusien.
Par ailleurs, des missions du type de celle de la MINUSCA coûtent chères aux pays qui y participent. De l’ordre de plusieurs centaines de milliards de francs CFA par an. En faire l’économie alors que la crise de la Covid-19 n’est pas encore tout à fait passée n’est probablement pas vu d’un mauvais œil du côté de Libreville. Ce qu’avoue à demi-mot un haut-gradé gabonais en lâchant cette formule : « à toute chose, malheur est bon ».
Les faits similaires d’exploitation et d’abus sexuels à l’encontre de civils qui sont reprochés aux militaires Gabonais avaient pesé il y a quelques années sur les contingents français et rwandais présents en Centrafrique.