Le décret n° 000111/PR/MS du 26 mars 2018 a instauré la gratuité de l’accouchement pour les femmes de plus de 18 ans dans les hôpitaux publics, appartenant à toutes les catégories socioprofessionnelles. Cependant, cette mesure, encore mal perçue ou mal interprétée aussi bien par les structures de santé que par les bénéficiaires a été réitérée par le Ministre des Affaires Sociales et des Droits de la femme, Madame Prisca Koho Nlend. De ce faut, elle a également annoncé la mise en place d’immatriculations d’urgence à la CNAMGS pour les parturientes dans les hôpitaux.
La mesure sur l’accouchement gratuit, institutionnalisée au Gabon en février 2018 fait encore grand bruit. Cependant, comme l’a réitéré le Ministre des Affaires Sociales et des Droits de la Femmes, cette mesure est conditionnée par l’immatriculation à la CNAMGS. Le 27 septembre dernier, un bureau des affaires sociales a été ouvert au CHU Mère et Enfant fondation Jeanne Ebori (CHUMEFJ), suite à la problématique de « la séquestration de patients » incapables de s’acquitter des frais liés à l’accouchement.
Il faut retenir que la gratuité de l’accouchement au Gabon est conditionnée par une immatriculation à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Et selon le Pr. Jean François Meye, Directeur Général par intérim du CHUMEFJ, « ce n’est pas l’hôpital qui prend en charge la gratuité des frais, mais la CNAMGS (l’assurance publique) », avait-il expliqué lors de son passage sur le Canapé rouge de nos confrères de Gabon Media Time.
Consciente de cette condition d’accès, le Ministre Prisca Koho Nlend a instauré l’immatriculation d’urgence dans les hôpitaux pour les parturientes. « Au cas où la parturiente n’est pas immatriculée, une immatriculation d’urgence sera faite au sein même de l’hôpital », a-t-on pu lire dans les colonnes du quotidien L’Union dans son numéro 13742 du mercredi 6 octobre 2021. « Inutile de se répandre sur les réseaux sociaux, il faut se rapprocher de l’administration », a-t-elle lancé.
Si cette initiative du gouvernement qui vise à faciliter la prise en charge des femmes enceintes, mais aussi de réduire le taux de mortalité périnatale, est louable, il faut dire que sur le terrain, c’est la consternation. Entre ce qui est annoncé par les pouvoirs publics et ce qui est fait par les agents de santé et/ou les référents de la CNAMGS dans les hôpitaux, il y a parfois un grand fossé. Gageons que le gouvernement, en l’occurrence le Ministre des Affaires Sociales, Prisca Koho Nlend saura résoudre ces écueils majeurs.