Au terme d’une élection aussi étriquée que controversée, Paulette Missambo, a été élue Présidente de l’Union Nationale en novembre. Cependant le leadership de cette dernière est contesté par Paul-Marie Gondjout qui tente de reprendre la main.
À l’occasion du douzième anniversaire du parti, elle s’est permise, ce jeudi 10 février, une descente sur le terrain aux marchés de La Peyrie, d’Akébé-Plaine et de Nkembo pour y échanger avec les commerçantes. Résultat mitigé.
« Avec les politiques, c’est toujours pareil. On ne les voit jamais sauf avant une élection », déplore Marcelline, une commerçante du marché d’Akébé-Plaine.
Un point de vue partagé par l’une de ses consœurs, Martine, qui travaille depuis une trentaine d’années au marché La Peyrie. « On a connu Paulette Missambo ministre et membre du PDG. Bon, elle a changé depuis. Je ne sais pas pourquoi », avoue la commerçante. Un commentaire qui fait sourire un de ses clients : « la politique est dynamique ! », s’exclame-t-il, hilare.
Cette sortie de Paulette Missambo sur le terrain n’est pas anodine. Elle souhaite s’en servir comme tremplin pour lui permettre de reprendre la main sur un parti qui est très loin de lui être acquis. La cause est son élection à une voix d’écart (sur 642 votants) le 13 novembre dernier à la tête de l’UN en remplacement du patriarche Zacharie Myboto, elle peine depuis à s’imposer et affirmer son autorité face à son rival Paul-Marie Gondjout.
Dans une récente missive, celui-ci s’est même permis de contester sa gestion du parti et l’a mise en garde contre un risque d’implosion.
« A l’évidence, Paul-Marie Gondjout a plus d’aura, plus de présence que Paulette Missambo qui semble plus terne et effacée. En outre, cette dernière donne, à tort ou à raison, l’impression d’être l’otage d’un clan qui tire les ficelles en sous-main. En clair, ce ne serait pas elle qui dirigerait véritablement le parti mais son entourage », décrypte-t-il.
De ce déficit d’image de Paulette Missambo, Paul-Marie Gondjout en a parfaitement conscience. Celui-ci compte d’ailleurs bien en profiter. Selon toutes vraisemblances, il devrait se porter candidat à l’élection présidentielle de 2023, quoi qu’il arrive. C’est à dire avec ou non l’étiquette de l’UN. Une sacrée épine dans le pied de Missambo.