En détention préventive depuis fin février pour escroquerie dans le cadre de l’affaire dite « SCI Serpentin », une société immobilière dont il était l’un des gérants et dont 4 sociétaires ont porté plainte, le syndicaliste, enseignant de profession, Jean Rémy Yama a été radié de la Fonction publique.
Cette décision est issue, non pas consécutive à son incarcération comme le soutient le Syndicat national des enseignants et chercheurs (Snec) dont il est le président, mais pour ne pas avoir respecté ses engagements professionnels depuis six ans.
« Alors que nous attendions qu’il soit auditionné par le juge, le Snec apprend avec stupéfaction aujourd’hui, la radiation immédiate et sans indemnité de son président Jean-Rémy Yama des effectifs de la Fonction publique », a déclaré la vice-présidente du Snec, Nathalie Sima Eyi, ce vendredi 25 mars.
De ce fait, elle sous entend et veut laisser croire que cette radiation « s’est faite en violation flagrante » des dispositions de l’article 10 du décret n°866 fixant le statut particulier des personnels enseignants de l’Enseignement supérieur qui exige la tenue préalable d’un conseil d’université ; et de l’article 134 de la loi n°8/91 portant statut général des fonctionnaires qui lui recommande (et non impose) la tenue d’un Conseil de discipline.
Suite à une investigation menée par nos confrère de La Libreville, elle révèle que la radiation de Jean Rémy Yama a pour motif l’abandon de poste.
L’intéressé n’a que très peu enseigné
Ces onze dernières années (de 2010 à 2021), le mis en cause a très peu rempli ses obligations professionnelles, sinon aucune depuis six ans comme l’atteste ses états de services en qualité de maître assistant aux fonctions de secrétaire général de l’USTM daté du 11 novembre 2021 et signé du Chef du Département Physique de USTM.
Cepe6, l’article 152 de la loi 8/91 dispose, en son alinéa 5, qu’en cas d’abandon de service sans motif valable pendant 3 mois, le licenciement intervient sans consultation des organismes disciplinaires.
De fait, « Jean Rémy Yama était un fonctionnaire fantôme qui consacrait tout son temps à ses activités annexes, quelles soient politiques ou syndicales », explique une source proche du dossier.
C’est donc tout à fait valablement, sur un plan juridique, que Jean Rémy a été radié de la Fonction publique. Et s’il y a lieu de s’étonner ou de s’émouvoir, c’est davantage sur le fait d’avoir attendu autant d’années pour qu’une telle décision soit prise. Là et seulement là se trouve un possible dysfonctionnement…