Le Président sortant, candidat à sa propre succession, Pierre Alain Mouguengui, âgé 64 ans, a été réélu ce samedi 17 avril à Lambaréné à la tête de la Fédération Gabonaise de Football. Il l’a emporté avec 54 % des suffrages contre 36 % pour son principal challenger, l’ancien arbitre international Jérôme Effang Nzolo. Mounguengui rempile pour un troisième mandat au risque de créer un imbroglio et plonger le football gabonais en plein marasme.
En effet, Pierre Alain Mounguengui l’a emporté haut la main dès le premier tour de scrutin avec 18 voix sur 33 votants, soit 54 % des voix. Il dirigera donc la Fédération gabonaise de football pour la troisième fois d’affilé durant les quatre prochaines années.
Cependant, cette réélection risque de plonger le football gabonais dans la confusion totale.
La candidature de Pierre Alain Mounguengui était plus que controversée. Ce dernier a fait l’objet ces derniers mois d’une série de polémiques. Il lui est reproché tour à tour l’absence de relance du championnat professionnel de football depuis plus de deux ans, sa gestion des fonds octroyées par la Fifa pour soutenir le football professionnel durant la crise Covid, ainsi que son inaction face à l’énorme scandale de pédophilie qui a éclaté dans le football gabonais suite aux révélations du journaliste Romain Molina.
A telle enseigne qu’à deux jours du scrutin, M. Mounguengui a été nommé inspecteur général des services au ministère des Sports. Une manière de l’exfiltrer de la course car l’acceptation de cette nomination aurait dû le rendre inéligible statuts de la Fegafoot interdisant l’exercice de fonctions administratives pour son président.
Conscient du piège qui aurait pu se refermer sur lui, celui-ci a décliné l’offre par voie d’huissier de justice.
Jérôme Effang Nzolo, arrivé second du scrutin avec 12 voix ( 36 %), aurait pu lui aussi être écarté de la course. Deux jours encore avant le scrutin, il occupait les fonctions de directeur général adjoint de l’Office national de développement du sport et de la culture (ONDSC). Le ministère des Sportes l’a démis de ses fonctions afin de remettre sa candidature sur les rails alors que la commission électorale l’avait écarté.
Ces manœuvres n’auront pas suffi. Mounguengui a été réélu au risque de plonger le football gabonais dans une période difficile.