Dans le cadre de l’affaire SCI Serpentin, le Président de la Confédération Syndicale Dynamique Unitaire avait été mis en examen puis placé en détention. Jusqu’à ce jour, il réfutait tout « abus de bien social » et d’ « enrichissement personnel » dans cette affaire. Cependant, des preuves matérielles attestant du contraire ont été révélées. Pour Jean Rémy Yama elles sont accablantes au point de faire s’effondrer son système de défense.
Dans l’affaire SCI Serpentin pour laquelle il est mis en examen et placé en détention provisoire, Jean Remy Yama a clamé et réclamé son innocence.
Cependant, cette stratégie de défense, portée par son avocat Me Anges Kevin Nzigou, qui tendait à dépeindre auprès des médias le syndicaliste comme une « oie blanche », qui vient de s’effondrer.
Le syndicaliste, jusqu’à présent, niait dans cette affaire tout « enrichissement personnel » et « abus de bien social ».
Or, ce jeudi 2 juin sur le forum de discussion, très connu au Gabon, Infos Kinguélé, les preuves matérielles du contraire ont été distillées.
Il s’agit d’une série de relevés bancaires ayant trait au compte de la SCI Serpentin dont Jean Rémy Yama, en sa qualité de gérant, avait l’usage de la carte bleue.
Que font apparaître ces documents qui, vérifications faites auprès de deux sources proches du dossier, sont parfaitement authentiques ? D’abord que, contrairement à ce que M. Yama soutenait jusqu’à présent, le Trésor public a bien abondé le compte de la SCI Serpentin afin que celle-ci remplisse sa mission (la viabilisation du lotissement que l’Etat avait octroyé aux enseignants chercheurs). Il apparait en particulier à la date du 8 janvier 2014 un versement de 2.026.530.000 FCFA du Trésor au bénéfice de la SCI. Au total, entre 2011 et 2014, plus de 5 milliards de francs ont été virés par le Trésor sur le compte de la société.
Ensuite, et c’est l’élément le plus spectaculaire, il apparait une série de dépenses à l’évidence d’ordre personnel, payées avec la carte bleue de la SCI. Ces dépenses personnelles (chez Kiabi, un magasin de vêtements, à la Fnac, un magasin de musique, etc.) ont été faites sur l’avenue des Champs Elysées à Paris. Difficile de soutenir qu’elles ont été faites dans l’intérêt de la société…
Compte tenu de ces preuves matérielles, aussi irréfragables qu’accablantes, on comprend mieux la récente stratégie de défense mise en œuvre par son avocat, Me Anges Kevin Nzigou, consistant à plaider de supposés « ennuis de santé » de son client qui nécessiterait une « évacuation sanitaire en France » (lire notre article). Une manière, sans doute, de tenter de soustraire à un procès décidemment bien mal engagé le syndicaliste qui, jusqu’à présent, s’était contenté de dire, de manière cursive et un peu facile, qu’il était victime d’un « acharnement politique ». Au grand dam de ses nombreuses victimes, d’honorables professeurs d’université qui, dans cette affaire, ont perdu beaucoup d’argent.