Me Richard Sedillot, l’avocat de Brice Laccruche Alihanga, affirmait, dans une tribune publiée dimanche dans un hebdomadaire français, Le JDD, que l’état de santé de son client s’était dégrardé, que celui-ci serait possiblement affecté d’une tumeur cancéreuse et que cette situation nécessiterait une évacuation sanitaire en France car le Gabon n’aurait pas pris les dispositions nécessaires. Un storytelling séduisant pour les médias mais aux antipodes de la réalité, soutiennent les médecins gabonais qui se sont occupés de l’ex-directeur de cabinet du Président de la République gabonaise.
« Toutes les dispositions ont été prises pour que Monsieur Brice Laccruche Alihanga soit pris en charge ». Les médecins, parmi les plus expérimentés qui se sont occupés de l’ex-dir cab, sont tous catégoriques.
« Le 5 Mai, en présence du directeur de la Prison centrale et du médecin de la prison centrale, ainsi que de Madame Tavarez du service social du Consulat de France, expressément mandaté par l’ambassadeur de France au Gabon, Monsieur Brice Laccruche Alihanga a été conduit à l’hôpital des instructions des armées », relate l’un d’entre eux.
Là-bas, l’ex-dir cab de la Présidence « a effectué une série d’examens » au sein de cette structure hospitalière réputée. Il s’agit à la fois d’un « bilan sanguin, d’actes de radiologie et d’un scanners ». « Au regard des symptômes évoqués par lui-même, mes collègues et moi, tous médecins à la Prison centrale et à l’Hôpital militaire, lui avons proposé de faire une coloscopie. Mais cet examen a expressément été refusé par Monsieur Laccruche Alihanga », affirme, catégorique, ce grand professionnel de santé.
Alors que Me Richard Sedillot affirmait dans sa tribune que « le compte-rendu des examens de BLA a été soumis à plusieurs services d’oncologie français et marocains, parmi lesquels l’Institut Paoli-Calmettes de Marseille », les médecins gabonais sont sur ce point tout aussi affirmatifs. « Les résultats de ces examens ont été consultés uniquement par les médecins de la Prison Centrale et de l’Hôpital militaire ».
Et ceux-ci en ont conclu « à l’unanimité » que « l’état de santé du détenu ne présentait aucune gravité particulière nécessitant une prise en charge hospitalière permanente ». Et que, « s’il ne pouvait, eux, à l’heure actuelle, déterminer s’il y a un risque de tumeur cancéreuse », c’est parce que « seule la réalisation d’une coloscopie et d’une fibroscopie permettraient de disposer des éléments nécessaires pour le déterminer. »
De plus, le médecin affirme que, « la réalisation de ces deux examens nécessite que soient pratiqués, au préalable, d’autres examens sanguins auxquels Monsieur Brice Laccruche Alihanga refuse obstinément de se soumettre malgré les demandes répétées des médecins de la Prison centrale ».
Aux antipodes des faits dénoncés dans les médias par les avocats de Brice Laccruche Alihanga dont l’objet est de dramatiser la situation afin d’obtenir, sous couvert d’évacuation sanitaire, une extradition en France qui permettrait à leur client d’échapper à un procès qui, compte tenu des éléments matériels et des témoignages à charge, semble pour lui bien mal engagé.