Dans le cadre de la prévention et de la protection des Femmes, le Ministère de la Santé a lancé une campagne gratuite de pose d’implants contraceptifs pour les femmes en âge de procréer, dans les centres de santé du Grand Libreville.
Il est de coutume dans notre pays, de voir plusieurs femmes en âge de procréer pratiquer l’avortement, parfois de façon clandestine, pour diverses raisons, mettant ainsi leur vie en danger.
De ce fait, afin d’éviter ces pratiques douteuses et dangereuses, le Ministère de la Santé a mis en place depuis plusieurs jours, un programme volontaire de pose d’implants contraceptifs aux femmes qui le souhaitent.
À la plus grande satisfaction de ces dames qui se succèdent dans les différents centres de santé dans l’espoir de se voir planter dans le bras, le bâtonnet souple d’environ 4 cm de longueur. Sa particularité, il délivre en continu et pendant 3 ans, un progestatif dans la circulation sanguine. Libéré, ce progestatif inhibe l’ovulation avec à la clé des ovaires en sommeil pour empêcher la fécondation.
«Je me suis rendue à la PMI de Glass ce matin, et on m’a placé l’implant gratuitement», a déclaré Linda, une coiffeuse dont le pansement était encore visible le 14 juin en après-midi. «J’ai déjà 3 enfants. Le premier a 15 ans, la deuxième 12 ans et le troisième a 1 an. J’ai envie de m’arrêter là et sur place, on ne m’a pas compliqué». A la question de savoir si elle a eu mal, elle répond «avant la pose de l’implant, on m’a injecté l’anesthésie. Donc je n’ai rien senti. Ce sera actif durant 3 ans». Si elle précise qu’au centre de santé de Glass les femmes sont reçues les mardi et jeudi, à côté d’elle Sandrine qui dit avoir pris un rendez-vous à la PMI d’Okala souligne qu’on lui a demandé «de prévoir 5 000 francs pour la personne qui va poser et le test de grossesse».
Une sage-femme nous a précisé que ce programme permettra au Ministère de la Santé de contrôler le taux de grossesses chez les jeunes filles sexuellement actives.
Une initiative louée par certains parents qui témoignent manquer de moyens de contrôle de leurs filles. «J’ai amené ma fille de 16 ans qui m’a ramené une grossesse l’année dernière. Dieu merci l’implant a été placé sur son bras. Au moins je suis sûre que d’ici 3 ans elle n’aura pas une autre grossesse» a déclaré Sophie, une commerçante.
Comme tous produits pharmaceutiques, ces implants ont des effets secondaires qui ne semblent pas inquiéter les utilisatrices.
Toutefois, il faut preciser que les complications de la pose et du retrait sont minimes; et que l’implant agit dès les premières 24h après la pose, mais le retour de la fertilité intervient environ 3 semaines après le retrait.
«La pose d’implant c’est aussi pour protéger les femmes qui sont dans des situations à risque. Quand une femme vient d’être opérée, elle a le droit de garder son utérus fermé au moins pendant 15 mois pour ne pas prendre une nouvelle grossesse. Si elle a l’implant, ça peut l’aider à ne pas tomber enceinte», a expliqué une infirmière. «Si elle tombe enceinte avant les 15 mois, l’espace inter génésique (qui sépare deux grossesses) n’est pas respecté, ce qui met en danger son utérus. Mais si elle a l’implant, elle peut se reposer pendant 2 à 3 ans et demander d’enlever pour qu’elle tombe à nouveau enceinte», précise une infirmière.