Le Gabon et l’ONU ont signé, le samedi 09 juillet, la 3ème phase du programme CAFI (Central African Forest Initiative ; Initiative pour la forêt d’Afrique centrale).
Ce mardi 12 juillet, l’ONU Gabon a twitté : « L’ONU félicite le Gabon pour cette avancée majeure qui contribuera certainement à l’atteinte du volet ‘Transformation vers une économie verte et bleue’ du nouveau plan-cadre de coopération 2023-2027 ».
Débuté il y a sept ans, nous pouvons dire que ce partenariat connaît enfin son apogée.
En 2015, le Gabon s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre provenant des forêts de 50 % d’ici 2025 par rapport à un niveau de référence de 2005 dans la CPDN soumise dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat (conclu en 2015). Cet engagement a été réitéré dans sa Lettre d’intention signée avec CAFI deux ans plus tard, en 2017, dans laquelle le pays s’est engagé à ne pas convertir les forêts à haute valeur, et à une conversion limitée et neutre en carbone des autres forêts.
Cette Lettre d’intention, basée en sur le premier cadre national d’investissement présenté à CAFI, a délimité des objectifs spécifiques sur la planification de l’utilisation des terres, la surveillance des forêts et la gouvernance forestière et a été soutenue par un premier programme de 18 millions de dollars.
Aussi, deux programmes supplémentaires sur la certification et les aires protégées et les cultures vivrières, d’un montant total de 12 millions, ont été approuvés en 2019.
De plus, un accord historique de paiement basé sur les résultats d’une valeur totale de 150 millions de dollars a été signé en 2019 en tant qu’Avenant à la Lettre d’intention, faisant du Gabon le premier pays HFLD en Afrique à entrer dans un tel accord de paiements pour les réductions et les absorptions d’émissions.
Dès lors, le Gabon a avancé dans ses travaux visant à satisfaire les exigences internationales afin de recevoir des paiements basés sur les résultats pour ses efforts fournis en matière de préservation des forêts.
Un deuxième cadre national d’investissement qui définit les priorités pour les nouveaux programmes financés par les paiements basés sur les résultats a été approuvé par le Conseil d’administration de CAFI en mars 2021.
L’objectif étant de respecter l’engagement du Gabon envers la Convention Climat (CCNUCC) en mettant en œuvre des « solutions naturelles pour le climat » à l’échelle nationale, qui réduisent les émissions de dioxyde de carbone grâce à des investissements dans la foresterie communautaire, la recherche scientifique, les pratiques de gestion durable des forêts, les systèmes d’aires protégées et la capacité du gouvernement.
De plus, le Gabon a soumis, au début de l’année 2021 son rapport de réduction des émissions pour les années 2016 et 2017.
Après une vérification indépendante, ce rapport a permis un premier paiement de 17 millions de dollars américains dans le cadre de l’accord de paiement basé sur les résultats signé entre CAFI et le Gabon en 2019.
Le taux de déforestation annuelle au Gabon est comprise entre 0 to 0.05% de 2010 et 2015. Comparativement aux autres pays du monde, ce taux est faible et constant, ce qui fait du Gabon l’un des derniers pays à haut couvert forestier et faible déforestation (HFLD en anglais).
C’est le résultat d’une combinaison de circonstances socio-économiques et d’actions politiques délibérées. En effet, à une faible densité de population, forte densité urbaine (près de 90%) et dépendance aux importations de nourriture plutôt qu’à l’agriculture locale s’ajoutent de robustes mesures de protection de la forêt, telles qu’un réseau de 13 aires protégées et des politiques croissantes pour inciter à des pratiques durables de gestion des forêts et de la production de bois.