Dans le cadre de l’opération anticorruption baptisée «Scorpion», le lundi 18 juillet 2022, s’est ouvert devant la cour criminelle spécialisée de Libreville, le procès de l’ancien Administrateur-Directeur Général de la Gabon Oil Company (GOC) et de deux de ses co-accusés, Jérémie Ayong Nkodje Obame (ancien Directeur Adjoint de Gabon Oil Marketing, une filiale de la GOC) et Geaurge Carelle Ndemengane Ekoh (ex-Responsable de la Trésorerie de la GOM).
Ce procès dont on découvrira l’épilogue en début de semaine prochaine s’achevera le mercredi 20 juillet. Cette audience a permis de faire lecture des chefs d’accusation qui lui sont reprochés.
Pour un montant estimé à plus de 19 milliards de FCFA pour des primes, des perdiems, du sponsoring et pour des activités souvent sans rapport avec les prérogatives de la société dont il avait la charge; Christian Patrichi Tanasa est soupçonné de détournement de fonds publics.
L’un des faits les plus surprenants que l’accusation lui reproche est la location d’un hélicoptère auprès de la société Heli Union ayant servi au transport de Brice Laccruche Alihanga Directeur de Cabinet du Président de la République à cette periode pour un montant de 100 millions de FCFA; que les avocats de Patrichi se sont empressés de réfuter.
Selon eux, cette facture était estimé à un montant de 23,2 millions de FCFA. Toutefois, Jérémie Ayong, précise que ce type d’opérations, sans rapport avec les activités de la GOC et de ses filiales, s’est répétée à plusieurs reprises.
De plus, l’accusation révèle que certains cadres percevaient jusqu’à 250 millions de FCFA par mois, hors avantages en nature; portant ainsi le montant des primes annuelles versées par la GOC à 3 milliards de francs CFA au total.
Autre chef d’accusation : « usage de faux et blanchiment de capitaux »; des faits qu’il aurait commis entre mai 2018 et novembre 2019 avec la complicité présumée d’un cabinet appartenant à Grégory Laccruche Alihanga, ancien maire de la commune d’Akanda, lui aussi placé en détention préventive fin 2019 à la prison centrale de Libreville.
L’on se souviendra que le quotidien L’Union du 27 novembre 2019 avait fait état de la disparition de près de 100 milliards de FCFA des caisses de la GOC.
L’audience de ce mardi 19 juillet devant la Cour criminelle de Libreville, devrait permettre de faire toute la lumière sur ce dossier tentaculaire.