Le Commandant en Chef des Forces de Police Nationale (FPN) a annoncé par voie de presse, ce mardi 06 septembre 2022, l’interdiction sur le territoire national des contrôles routiers intempestifs.
De ce fait, les agents des forces de l’ordre affectés sur la voie publique ne se limiteront désormais qu’à la régulation de la circulation routière.
Cette décision, très attendue par les populations, qui intervient quelques semaines à peine après que l’instruction du Chef de l’État, lors du Conseil des ministres du 10 août et dans son discours le 16 août, vise à mettre un terme au racket et la corruption subis par les conducteurs
En effet, le racket et la corruption des agents des forces de l’ordre semblaient être, tel un phénomène naturel, un mal inexpugnable au Gabon, le Président de la République a décidé de s’attaquer à la source du problème.
Lors du Conseil des ministres le 10 août dernier, le chef de l’Etat gabonais a poussé une soufflante. Raison de son courroux :
En raison du manque d’efficacité du Gouvernement dans l’exécution des tâches et la mise en oeuvre des projets, le Président de la République est « entré dans une colère noire », confirme un Ministre.
Les Ministre des Travaux Publics, Armel Bounda Balonzi, de l’Intérieur, Lambert-Noël Matha ont été les principales cibles.
Ce n’est pas faute d’avoir été averti. Un proche du Chef de l’État avait attiré l’attention des concernés en début du mois d’août : « Le Président est excédé par les faits de racket et de corruption de la part des agents des forces de l’ordre qui sont positionnés sur la voie publique. Il a exigé à plusieurs reprises qu’il y soit mis un terme définitif. Or, ça n’est toujours pas le cas. Ça risque de chauffer ».
À la veille de la célébration de la fête de l’Indépendance, le Président de la République, dans son discours à la Nation était intervenu sur ce sujet : « Je n’ignore rien de certaines pratiques intolérables qui ont cours dans les rues de la capitale et des grandes villes de province », avait-il déclaré sans langue de bois, ajoutant qu’ « à ce sujet, (il a) à nouveau donné il y a quelques jours des consignes d’extrême fermeté. Pour que les quelques brebis galeuses soient sanctionnées et séparées du reste du troupeau. L’attitude inacceptable et condamnable de quelques-uns ne saurait jeter l’opprobre sur la grande majorité. Et le président d’avertir : « vis-à-vis de ceux qui enfreignent la loi, qui foulent au pied la déontologie professionnelle, il faut être d’une extrême sévérité. Je veillerai à ce que ce soit le cas. » » .
Trois semaines après ces déclarations pour le moins martiales,
Le mardi 6 septembre, environ trois semaines après ces déclaration, le Commandant en Chef des Forces de Police Nationale (FPN) a annoncé l’interdiction des contrôles routiers intempestifs partout sur le territoire national.
Le Général de Division, Serge Hervé NGOMA, indiquait dans une note circulaire publiée à cet effet : « Suite aux nombreuses plaintes des usagers sur des cas de corruption et de racket, il est rappelé à l’attention de tous les policiers que les contrôles routiers intempestifs sont interdits sur toute l’étendue du territoire national, sauf cas de force majeure et instruction du commandant en chef ».
Puis, il a ajouté : « dans l’accomplissement de leurs missions régaliennes, les services de police chargés de la voie publique se limiteront désormais à la régulation de la circulation routière et, le cas échéant, à la verbalisation des usagers en cas d’infraction dûment constatée ».
Afin d’assurer la stricte exécution de ces consignes, les sanctions prévues sont rapides et radicales; le Général de Division Serge Hervé Ngoma a prévenu : « Tout policier réfractaire aux présentes dispositions et pris en flagrant délit de contrôle sera immédiatement présenté devant un conseil extraordinaire qui statuera sur sa révocation, de même qu’elle engagera la responsabilité du chef hiérarchique direct ».
De plus, la sanction s’étendra de l’agent sur le terrain à son responsable hiérarchique.
En attendant des mesures précises et fiables, les premiers signes d’une baisse significative du nombre de contrôles anarchiques ont été constatées ces deux derniers jours au sein du Grand Libreville. Prometteur.
« C’est la première fois qu’une telle méthode est mise en œuvre. C’est un changement de paradigme qui laisse espérer que cette fois-ci, les résultats seront au rendez-vous », explique un spécialiste des questions de sécurité.