Dans un communiqué diffusé ce lundi 3 octobre, le procureur national financier a indiqué que le Secrétaire Général de la Présidence de la République Française, Alexis Kohler a été mis en examen le 23 septembre pour « prise illégale d’intérêts » dans l’enquête sur ses liens avec l’armateur italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC) .
Les avocats du Ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, ont annoncé le même le même jour qu’il était renvoyé devant la Cour de justice de la République pour « prise illégale d’intérêts ».
Le parquet a également ajouté qu’Alexis Kohler « a, par ailleurs, été placé sous le statut de témoin assisté du chef de trafic d’influence ».
Le même communiqué précise que « Cette mise en examen intervient dans le cadre d’une information judiciaire ouverte suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée le 30 janvier 2020 par l’association Anticor devant le doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris».
En effet, le PNF avait ouvert une enquête en raison des soupçons de conflit d’intérêts, suite à une plainte déposé en 2018 par l’association anticorruption, du fait d’un article de Mediapart révélant les liens familiaux entre l’actuel Secrétaire Général de l’Élysée et la famille Aponte, fondatrice et actuelle propriétaire du croisiériste MSC.
Cependant, en août 2019, l’enquête avait finalement été classée sans suite.
Par la suite, relançant les investigations, Mediapart avait révélé qu’Emmanuel Macron était intervenu pour dédouaner l’ex-directeur de cabinet à l’époque où il était ministre de l’Économie.
En juin 2020, l’association avait obtenu la relance des investigations grâce à une plainte avec constitution de partie civile, qui permet la plupart du temps la désignation d’un juge d’instruction.
De ce fait, Me Jean-Baptiste Soufron, avocat d’Anticor a commenté : « Les choses changent ! Il faut continuer à lutter contre le mélange des genres au sommet de l’État et contre la corruption des privilégiés ».
De son côté, Me Éric Dezeuze, l’avocat d’Alexis Kohler indique qu’Alexis Kohler « conteste avec force avoir commis tout délit ».
À la suite de sa mise en examen, il affirme que « la suite de la procédure, à laquelle il a désormais accès » allait « lui permettre de démontrer son innocence ».
Coup dur pour l’Exécutif français, ce lundi 03 octobre les avocats du Ministre de la Justice, Éric Dupont-Moretti, ont annoncé qu’il était renvoyé devant la Cour de justice de la République pour « prise illégale d’intérêts ».
Ce dernier est soupçonné d’avoir profité de sa fonction pour régler des comptes avec des magistrats à qui il s’était opposé quand il était avocat. Une première pour un ministre en exercice.
Ces affaires sont suivies avec une attention toute particulière en Afrique Francophone. Si une partie de l’opinion y voit le signe d’une « justice indépendante qui fait son travail sans pression politique », une autre pointe du doigt « le décalage qui existe entre les leçons de morale faites par la France à l’Afrique et l’attitude de certains dirigeants français », comme l’écrit un quotidien burkinabé.