Par décret présidentiel et sur proposition du Premier Ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze a été nommé Vice-Premier Ministre et Toussaint Nkouma Emane Ministre des Travaux Publics.
Contrairement aux apparences, ces décisions viennent conforter Rose Christiane Ossouka Raponda à la tête du Gouvernement.
En effet, ce mercredi 12 octobre, entre 19h45 et 20h00, Rose-Christiane, Première Femme Chef du Gouvernement, est apparue aux petits écrans pour lire un communiqué annonçant la nomination d’Alain-Claude Bilie-By-Nze au poste de Vice-Premier Ministre et de Toussaint Nkouma Emane comme Ministre des Travaux publics.
La nomination d’Alain-Claude à la Vice-Primature a fait couler beaucoup d’encre.
D’aucuns se demandent si cette nomination n’est pas un pas vers la sortie pour Rose Christiane Ossouka Raponda. D’autres se demandent pourquoi la gestion des Travaux publics, qui lui avait été octroyée il y a à peine un mois sur décision du Président de la République, lors de la suppression du ministère ?
Cette analyse, plutôt logique, pourrait être possible. Cependant, la recréation de ce poste n’a été possible que sur proposition de Rose Christiane Ossouka Raponda.
Quant au Ministère des Travaux Publics, il était convenu dès le premier jour de sa suppression de le réhabiliter une fois qu’une personnalité digne de foi aura été trouvée pour l’occuper.
Comme l’a si bien expliqué une source au sein du Gouvernement : « Le rôle du Premier Ministre est davantage un rôle de Chef d’équipe ou de coordonnateur. Il y a une telle quantité de dossiers à gérer qu’il lui fallait impérativement quelqu’un à qui déléguer. On comprend que le Premier Ministre ne peut s’occuper en particulier de tel ou tel secteur, en particulier des Travaux publics qui est un gros portefeuille. Tout ça n’était que temporaire. C’était prévu dès le départ ».
Depuis mercredi soir, le Premier Ministre est l’objet d’attaques de tout bord.
De son bilan à la Primature, les fantômes sont sortis de leur placard ; au bilan de son passage à la tête de la Mairie de Libreville, qu’elle n’a quitté que lors de sa nomination.
De ce fait, un membre du Conseil municipal qui siège pour le compte de l’opposition a declaré « Rose Christiane a été un grand maire. Peut-être le plus grand maire que Libreville est connu de son histoire. Elle est la seule à avoir quitté son poste avec un excédent budgétaire ».
Il n’en est pas moins pour ce professeur en science politique de l’UOB qui estime que Rose Christiane Ossouka Raponda est à son poste de sitôt : « Nous sommes à un an de l’élection présidentielle. Ce n’est pas le moment de chambouler les équipes, en particulier le premier ministre. D’autant que sur le plan politique, Mme Ossouka Raponda est le chef de file du PDG dans l’Estuaire. Or, c’est dans cette province qu’on trouve le plus gros réservoir de militants. Ensuite, vient l’Ogooué-Ivindo, la province d’origine de M. Bilie-By-Nze ».
De plus, dans le cadre de la promotion et de l’autonomisation de la femme Gabonaise on ne peut que confirmer que Rose Christiane mérite bien ce poste.
De plus, « Dans ce contexte, il faut une raison valable pour changer de premier ministre. Or, aujourd’hui, on en voit point », ajoute ce professeur.
De par tous ces aspects, l’hypothèse d’un limogeage prochain est d’autant moins crédible qu’en haut-lieu, le Chef du Gouvernement se sait très en cours. « Le président de la République ne tarit pas d’éloges à son sujet. Elle est travailleuse, loyale, elle a le sens du collectif et n’a pas d’agenda personnel », commente une source.
Selon un Ministre, de la confiance placée par le président dans son Premier Ministre : « c’est à elle et à elle seule qu’il confie la mission de le représenter auprès des Chefs d’États du continent. »
Aussi, elle entretient d’excellentes relations avec la première dame, Sylvia Bongo Ondimba, avec laquelle elle co-pilote la task force sur l’égalité.
Comme le dit l’adage, on n’est jamais sûr de rien en politique. Cependant toutes les probabilités s’ariment à démontrer que Rose Christiane Ossouka Raponda serait amenée à conduire le Gouvernement au moins jusqu’à l’élection présidentielle prévue entre août et octobre 2023.