Le samedi 17 septembre, l’ancien Président de l’Assemblée Nationale, Président du Parti Les Démocrates, a été interpellé à la frontière du Congo-Brazzaville, d’où il venait, et le Gabon, où il entrait, avec trois grosses valises contenant au total 1 milliard 190 millions FCFA en cash; puis placé en garde à vue.
Le mardi 18 octobre, Guy Nzouba-Ndama a comparu devant le tribunal de Franceville pour transport de marchandises prohibées et contrebande.
Après avoir donné deux versions différentes aux enquêteurs lors de sa garde à vue, Guy Nzouba-Ndama a déclaré au tribunal que cet argent était le produit de la vente d’un terrain à Pointe-Noire (au Congo-Brazzaville) d’une superficie de 9.756,07 mètres carrés, afin d’essayer de justifier la provenance d’une telle somme en liquide.
Mais la société civile a réfuté cette version à laquelle elle n’y croit pas du tout.
À ce sujet, Joe Washington Ebina, Président de la Fondation Ebina et du Collectif des explosions du 4-Mars âgé de 40 ans, fait observer : « Ce sont des explications fumeuses, tardives et sans doute bricolées par les avocats de l’intéressé (Guy Nzouba-Ndama) (…) Au Congo, pas plus qu’ailleurs, quand on vend un immeuble en général et un terrain en particulier, compte tenu du montant, la transaction ne se fait jamais en liquide. Par ailleurs, cette transaction se fait toujours par acte notarié ».
Cependant, comme le fait remarquer M. Ebina, « M. Nzouba-Ndama n’a produit aucun acte notarié devant le tribunal ».
Un responsable du Cercle des droits de l’homme et du développement (CDHD), une des principales organisations de la société civile au Congo-Brazzaville, la vérité est « beaucoup plus simple et tout le monde l’a connait ». « Cet argent a été remis à M. Nzouba-Ndama en main propre à Oyo. Selon toute probabilité, cet argent, qui provient des caisses du Trésor public congolais, devait servir à financer les activités politiques de M. Nzouba-Ndama en vue de l’élection présidentielle qui doit se tenir en 2023 au Gabon. Plusieurs sources nous l’ont clairement indiqué ».
À l’instar de nombreuses autres organisations de la société civile congolaise, la CDHD déplore la « campagne de désinformation menée dans cette affaire dans les médias proches du pouvoir au Congo et dans une partie d’entre eux au Gabon » qu’elle estime « corrompus » et qui présente « M. Nzouba-Ndama comme une victime ». « Dans cette affaire », tonne-t-il, « il n’y a qu’une seule victime : le peuple congolais dont l’argent est dilapidé à l’extérieur alors que le pays manque de tout, de l’eau, de l’électricité, du gaz, de routes et de médicaments », clame-t-elle. Elle espère désormais que « la Justice (au Gabonç fera son travail pour que cela serve d’exemple et qu’on en finisse avec ce genre de pratiques ».