Ce dimanche 27 novembre 2022, l’Union nationale a effectué sa rentrée politique en présence de responsables de quelques partis de l’opposition et d’organisations de la société civile, au cours de laquelle, Paulette Missambo a invité l’ensemble des opposants à l’unité. Ci-dessous les explications.
Lors de la rentrée politique de l’Union nationale ce dimanche 27 novembre, sa présidente a convié les autres leaders de l’opposition à l’unité. Cet appel, a provoqué la moquerie chez certains acteurs politique du pays, c’est le cas du Député du PDG, a laissé entendre : « Paulette Missambo, ça n’est pas la contradiction qui l’étouffe ».
Cette rentrée politique de l’Union nationale, était marquée par l’absence des autres grandes figures de l’opposition, montrant le manque de sérieux de l’auteur de celle-ci. A cet effet, ce même député du parti majoritaire a balancé : « Alors que nous sommes bientôt à la fin de l’année, il était temps ! ».
Ce réveil brusque pourrait être lié au lancement, que l’on pressent imminent, de l’enrôlement des électeurs sur la liste électorale en vue des échéances prévues en 2023.
Avec un discours classique, Paulette Missambo croit savoir qu’ « en 2023, le rejet de ce régime sera encore plus franc qu’en 2016″.
Par moment, la patronne de l’UN a semblé se perdre dans une sorte de meta-réalité, une réalité parallèle, peuplée de faits alternatifs. C’est le cas, lorsqu’elle a suggéré que le président Ali Bongo Ondimba ne serait plus en capacité de gouverner. « Depuis le mois d’octobre 2018, une imposture, que nul ne conteste plus, s’est installée à la tête de l’État ».
Ces propos jusqu’à présent, ne valent rien car ils sont futiles et creux. En somme, comme le fait savoir un des responsables d’une organisation de la société civile invités à cette occasion, « tout ça manquait de fond, de propositions. Si l’on veut avoir une chance de nous imposer, ce n’est pas en s’enferrant dans la critique. Il faut également que nous proposions un contre-projet aux Gabonais. Or, on attend toujours ».
Le moment le plus savoureux de cette rentrée politique de l’UN était assurément le moment où Missambo en a appelé à l’unité de l’opposition. D’abord en critiquant Jean Ping qui, en 2018, avait appelé au boycott des élections générales.
A cet effet, elle a déclaré : « On ne peut que nourrir quelques regrets ». « la dynamique unitaire qui avait pourtant montré son efficacité en 2016 n’a pu être rééditée en 2018, le débat s’étant focalisé sur la pertinence de notre participation ». Avant de prévenir : « Nous devons nous garder de retomber dans les mêmes errements ». Une critique directe à l’endroit de du patron de la CNR qui, à 80 ans, est jugé « dépassé » par les caciques de l’UN.
L’appel à l’unité de l’opposition a d’autant moins de chance de se matérialiser qu’il y a un an, presque jour pour jour, le 13 novembre 2021, à l’issue d’un congrès du parti, Barro Chambrier (dont le parti tiendra son premier congrès ordinaire les 2, 3 et 4 décembre prochain). avait appelé l’Union nationale à la concertation en vue d’une démarche unitaire. Las, la nouvelle présidente de l’UN avait renvoyé celui du RPM dans les cordes.
Il y a quelques semaines, alors qu’une autre figure de l’opposition, Guy Nzouba-Ndama, commettait un faux-pas qui lui vaut depuis des ennuis judiciaires, l’UN a brillé par son silence. « Nous aurions pu espérer un soutien de leur part. Mais rien. Ils ont fait semblant, ils ont été largement hypocrites. En réalité, leurs responsables y ont vu une occasion d’écarter de la course au leadership de l’opposition en vue de la présidentielle de 2023 non pas un allié, mais un concurrent. C’est triste, mais c’est ainsi », explique, amer, un député Les Démocrates, le parti de M. Nzouba-Ndama.
Enfin, Paulette Missambo a pris soin d’éviter « le » sujet qui fâche dans les rangs de l’UN. Les tensions (c’est un euphémisme) entre ses partisans et ceux de Paul-Marie Gondjout, l’ex-vice-président du parti, très populaire auprès de la base. « Le parti aujourd’hui est profondément divisé, fracturé en deux », souligne un professeur en science politique de l’UOB. « Pour l’UN, c’est une sacrée épine dans le pied et un paradoxe qui sera difficile à surmonter. Car comment en effet prétendre faire l’unité de l’opposition, forcémement autour de soi, quand on a pas été capable de maintenir l’unité dans son propre parti ? », s’interroge l’universitaire.