Voulant se rendre au Gabon pour le One Planet Summit, qui aura lieu du 1er au 2 mars prochain, la journaliste du quotidien Libération s’est vu refuser sa demande de visa.
Une source au sein de la diplomatie gabonaise explique : « C’est une décision justifiée à plus d’un titre ».
Et d’ajouter : « Le journal Libération n’est pas un journal d’information. C’est un journal d’opinion. Il est libre de tenir les propos qu’il souhaite dans les limites permises par la loi. »
Avant de poursuivre : « Mais, le Gabon est un Etat souverain. Il est, symétriquement, libre d’accueillir ou non qui il souhaite sur son sol. La liberté vaut dans les deux sens, pour les uns comme pour les autres ».
Puis de rappeler : « Nulle part dans le monde, dans aucun pays, demander un visa signifie qu’on vous l’accordera. »
Devant, celui-ci insiste : « Libération ne publie que des articles à charge sur le Gabon. Cela correspond à sa ligne éditoriale. Encore une fois, libre à lui de le faire. Mais Souffrez que le Gabon jouisse, en tant qu’Etat, de la même liberté en choisissant qui entre ou pas sur son territoire. Ça paraît être le minimum ».
A côté de ça, une autre source cingle : « Quand quelqu’un vous crache matin, midi et soir à la figure, vous n’êtes pas obligé de lui ouvrir votre porte et de le laisser entrer ».
Partant, ce dernier fait observer que, dans le même cas, la France aurait pris la même décision.
A ce sujet, il indique : « Si ma mémoire est bonne, les autorités françaises sont même allées jusqu’à interdire de diffusion sur son sol un média (RT France en 2022 après le déclenchement de l’invasion russe en Ukraine, NDLR) parce que sa ligne éditoriale ne correspondait pas à ses vues ».
Il fait remarquer : « Or, ce qui est légitime en France devrait aussi l’être au Gabon. Sauf à penser bien sûr que vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà ».
Selon ce responsable de la société civile gabonaise actif dans le domaine de l’environnement, il ne faut pas perdre de vue l’essentiel à l’occasion du One Planet Summit.
Ainsi, il avertit : « On sait que certains journalistes sont là pour parler de politique intérieure. Aussi, disons-le, pour faire du sensationnalisme, du buzz. Mais (…) chaque chose en son temps. Le temps des élections viendra. Ce qui importe aujourd’hui, c’est de parler de la forêt et de la manière dont on doit la protéger. Tout le reste, c’est de la pollution ».
Une pensée partagée par ce responsable de l’organisation du One Planet Summit. « J’ajouterais que, quand on veut donner des leçons, il faut veiller à être soi-même irréprochable ».
Et il tacle : « Or, je ne suis pas sûr que Libération l’a toujours été, en particulier s’agissant du Gabon ».
Pour rappel, en 2015, le Groupe Libération avait organisé un forum au Gabon. Il avait alors empoché la coquette somme de 2,3 milliards de francs CFA (3,5 millions d’euros).
A ce sujet, ce dernier lâche : « Malgré les cris d’Orfraie poussés par certains au sein de la rédaction du journal, cet argent n’a jamais été restitué que je sache. Afficher de beaux sentiments quand ça ne coûte pas cher, ça ne vaut pas grand chose ».