Le Président de la République Ivoirienne, Alassane Ouattara était hier, samedi 29 avril au Gabon dans le cadre d’une visite de travail et d’amitié. Si officiellement ce déplacement avait pour but de renforcer les liens de coopération entre les deux pays ; officieusement, il était question pour le numéro un ivoirien de marquer son soutien à son homologue gabonais à quatre mois de l’élection présidentielle.
C’est un véritable coup dur pour l’opposition Gabonaise dont le Chef de l’État Alassane Drame Ouattara était un soutien, surtout en termes de financement. Elle est désormais orpheline d’un de ces plus précieux mécènes.
Ce retournement de veste va fragiliser encore plus l’opposition gabonaise qui a toujours cherché du soutien à l’extérieur à la veille des échéances électorales, singulièrement en Côte d’Ivoire et au Congo-Brazzaville. « Pour le Congo, depuis l’affaire Guy Nzouba-Ndama (le président des Démocrates arrêté à la frontière le 17 septembre dernier avec, dans ses valises, 1,18 milliard de francs CFA en liquide), les choses sont compromises. Et maintenant, c’est la deuxième source traditionnelle de financement de l’opposition, celle en Côte d’Ivoire, qui se tarit. A quatre mois de l’élection présidentielle, les choses vont être très difficiles pour elle », prédit un professeur en science politique de l’UOB.
Au sein de l’opposition gabonaise où les choses ne sont pas monolithiques, la principale victime est sans doute Alexandre Barro Chambrier. « C’est lui qui pouvait le plus attendre d’un soutien à l’international. Les choses se sont compliquées il y a quelques mois avec le Congo en raison du scandale provoqué par l’affaire Guy Nzouba-Ndama. Maintenant, (M. Barro Chambrier) doit aussi renoncer à un soutien ivoirien », explique un fin connaisseur de l’opposition gabonaise.
Le président du RPM, qui se rêvait il y a peu encore comme le candidat commun de l’opposition pour l’élection présidentielle à venir, devra sans doute, faute de moyens, réviser ses plans et revoir à la baisse ses ambitions.