Beaucoup sont ceux qui se demandent toujours à ce jour pourquoi l’opposition gabonaise éprouve tant de difficultés pour trouver de manière consensuelle un leader capable de représenter cette partie de la classe politique à la présidentielle du 26 août 2023 prochain au Gabon comme se fu le cas en 2016.
Si en 2016, Jean Ping avait été désigné à l’unanimité, l’échéance de 2023 semble cependant avoir des objectifs différents pour les acteurs politiques de l’opposition. Selon les observateurs de la vie politique au Gabon, chacun semble actuellement déterminé à aligner les autres à sa candidature et ce par tous les moyens. Depuis, cette démarche suscite des guerres de tout genre et des divisions.
Dans ce chao, nombreux sont ceux qui pensaient que l’ancien leader du CNR, Jean Ping, avec l’expérience acquise en 2016 devrait peser de son poids et de son leadership pour fédérer l’opposition vers la candidature d’un seul et unique candidat sur la quinzaine déjà déclaré, mais rien. Une attitude qui n’a pas échappé à certains observateurs de la vie politique gabonaise. En réalité, si Jean Ping se garde d’adouber tel ou tel candidat, c’est pour entre autres deux raisons.
En effet, comme l’a expliqué un professeur en science politique dans une récente et éclairante interview publié par nos confrères de la République, « Jean Ping considère qu’il n’a pas d’héritier naturel dans l’opposition. Aucun candidat ne trouve véritablement grâce à ses yeux. A tort ou à raison, il juge qu’ils ne sont pas à la hauteur, qu’ils ne lui arrivent pas à la cheville », avance en guise de première explication l’universitaire.
Selon ce dernier, il y a une seconde explication a l’attitude de Jean Ping. « En politicien madré, Jean Ping n’entend pas lâcher le leadership qu’on lui prête au sein de l’opposition. Comme tous les grands hommes politiques, il n’envisage pas sa mise en retrait. Il veut mourir sur scène, pour reprendre une expression connue. Or, il sait que s’il donne sa bénédiction à un quelconque candidat, c’en sera fini de son magistère au sein de l’opposition gabonaise. Et ça, il n’y tient pas. En tout cas, pas encore », indique l’universitaire, l’un des meilleurs analystes politiques du pays.
Ces explications éclairent dans une large mesure les propos de Jean Ping lors de cette – stupéfiante – interview sur RFI et France 24 dans laquelle il souhaitait tout simplement « bon vent » aux candidats déclarés de la prochaine présidentielle.