Denis Sassou Nguesso veut absolument se positionner en faiseur de roi au Gabon, en plaçant ses protégés aux postes clés du pays. C’est ce que rapporte en exclusivité la Lettre du Continent. Des informations relayées par le média très bien informé Africa Intelligence, cette volonté d’influence s’est déjà manifestée par le soutien financier apporté à des personnalités politiques gabonaises dans le passé.
Il faut dire que Denis Sassou Nguesso a déjà apporté son soutien financier à certains opposants gabonais, à l’instar de 2016 lorsqu’il soutenait Jean Ping. Désormais, c’est au tour d’Alexandre Barro Chambrier d’être dans le viseur du Congo pour occuper une place prépondérante dans l’échiquier politique gabonais.
L’ombre de l’influence congolaise s’est renforcée après l’arrestation de Guy Nzouba-Ndama en septembre 2022, en possession d’une somme d’argent considérable provenant du Congo. Cette situation n’a fait que renforcer les spéculations sur l’utilisation par le Congo de sa puissance financière pour façonner le paysage politique au Gabon.
Par ailleurs, un lien familial complexe s’est tissé entre les dirigeants des deux pays, car le président congolais est le beau-père d’Alexandre Barro Chambrier, marié à Elena Barro Chambrier, cousine de la première dame congolaise, Antoinette Sassou Nguesso. Ce lien familial ajoute une couche de complexité à la situation politique déjà délicate entre le Gabon et le Congo.
Dans cette toile d’intrigues politiques, la situation personnelle du président congolais joue également un rôle prépondérant. Denis Sassou-Nguesso est particulièrement préoccupé par le sort de son petit-fils, Omar Denis Bongo Junior, devenu orphelin. Il pourrait voir dans le mariage entre les familles Barro Chambrier et Sassou Nguesso une opportunité pour renforcer la position politique d’Omar Denis Bongo Junior au Congo.
Cependant, cette quête d’influence suscite des tensions au sein du clan présidentiel congolais. Certains ambitieux, à commencer par Denis Christel Sassou-Nguesso, le fils cadet du président, ministre de la coopération internationale, voient d’un mauvais œil cette montée en puissance d’Omar Denis Bongo Junior. Cette rivalité pourrait accentuer les enjeux politiques entre les deux pays voisins.