Alors que le Gabon lutte contre une vague croissante de corruption ces dernières années, les interrogations persistent quant à savoir si une présidence de Jean Ping aurait réellement pu infléchir cette tendance. Le Pr Albert Ondo Ossa, éminent économiste et ancien candidat à la présidence, soulève des doutes quant à la capacité de Jean Ping à prendre des mesures anti-corruption significatives, en raison de ses liens politiques controversés.
Dans une récente interview diffusée sur les ondes de Radio France Internationale (RFI) le 17 août, Ondo Ossa a partagé ses réserves. Selon lui, la proximité de Jean Ping, figure phare de l’opposition face au président Ali Bongo, avec des individus soupçonnés d’avoir contribué au déclin du pays, aurait pu compromettre son engagement envers la lutte contre la corruption.
« Face à un dilemme entre deux maux, il est crucial de choisir le moindre. [Jean Ping] s’est trouvé au bon endroit au bon moment et a été élu en conséquence. Toutefois, je suis sceptique quant à l’idée que son accession au pouvoir aurait automatiquement réduit la corruption, étant donné ses affiliations.
En réalité, il s’agit des anciens cadres du Parti démocratique gabonais, les mêmes individus responsables du déclin de notre pays, qui se sont rassemblés autour de Jean Ping », a expliqué Ondo Ossa. Selon Ondo Ossa, le véritable défi réside dans le fait que Jean Ping et Ali Bongo appartiennent au même groupe – ceux qui détiennent le pouvoir sur les ressources de l’État.
Alors que l’un groupe a exploité ses fonctions pour tirer parti des richesses pétrolières du pays, l’autre groupe, composé d’anciens hauts fonctionnaires administratifs, a accumulé des richesses avant de basculer dans l’opposition. Cette dualité explique pourquoi les élections majeures mettent invariablement en avant deux figures majeures, une provenant de l’ancien Parti démocratique gabonais (PDG) et l’autre du nouveau PDG.
Selon Ondo Ossa, la solution pour lutter efficacement contre la corruption au Gabon résiderait dans l’adoption d’un nouveau modèle de leadership, incarné par de nouvelles personnalités crédibles qui n’ont pas été associées aux scandales de corruption ayant marqué les six dernières décennies. Il insiste sur la nécessité de mettre en avant des individus intègres, épargnés par les pratiques néfastes ayant miné le pays.
Alors que le Gabon tente de trouver des moyens de s’attaquer à la corruption endémique, les incertitudes exprimées par le Pr Albert Ondo Ossa concernant les résultats potentiels d’une présidence de Jean Ping ajoutent un éclairage complexe aux débats en cours. Dans cette quête pour un changement positif, les discussions sur le leadership et les stratégies pour un avenir moins corrompu restent au cœur de l’arène politique gabonaise.